Dans l’imaginaire de l’eau, Bachelard trouve
les thèmes du destin, de la fatalité, voire
de la mort. Il nous enseigne que la rêverie
des eaux possède plusieurs visages : d’une
part, celui des eaux rêvées en surface,
claires et printanières, et de l’autre, celui
des eaux profondes, lourdes et dormantes,
qui, dans leur substance, expriment la mort.
L’eau est mouvement : elle emporte au loin
et passe comme le temps. Elle représente
un flux perpétuel. Or, le flux des choses,
c’est le néant : l’eau est un élément matériel
qui reçoit la mort dans son intimité, comme
par essence.

Ainsi, né de la fascinante symbolique associant
l’eau et la mort, « Faits Divers » nous plonge,
sans mauvais jeu de mots, dans une série
de noyades dramatiques et étrangement
similaires, dans la Garonne. Les drames s’étant
consécutivement déroulés entre les années
2011 et 2013, ils impliquent uniquement
de jeunes hommes, noyés dans les mêmes
circonstances. Accident ou suicide ?
Les deux à la fois ?
Élément de la mort jeune et belle, nombre
d’images ont leur source dans le complexe
d’Ophélie. Elle meurt dans la rivière,
doucement, sans éclat, mais librement.

Empruntant l’illustre technique du cut-up,
ce projet réinterprète les titres et sous-titres
des nombreux articles originaux liés aux
affaires, extraits du quotidien régional
Sud-Ouest.
Construire. Déconstruire. Reconstruire.
En bousculant ainsi les codes, l’intention
est de produire un texte nouveau, incisif
et léger à la fois.





  • FAITS DIVERS
  • Judicaëlle Fisseux
    Juliette Parrinello
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